Formations

Formation primaire

Outre la singularité de dispenser ses formations sur deux sites – Delémont et La Chaux-de-Fonds − la filière de formation primaire de la Haute École Pédagogique BEJUNE permet notamment d’obtenir un diplôme bilingue. C’est en 2021 que la première volée bilingue a été diplômée. Initiée durant la pandémie, la mise en œuvre d’un portfolio de développement professionnel a par ailleurs été finalisée.

2021: Première volée bilingue diplômée

C’est en 2021 que les premiers diplômé·e·s du Cursus bilingue ont reçu leur précieux sésame: un diplôme bilingue du degré primaire. Ouvert en août 2018, ce cursus repose sur l’enseignement par immersion réciproque. Les cours sont dispensés pour moitié en français à la HEP-BEJUNE (site de Delémont) et pour moitié en allemand à la PHBern (Berne). Trois éléments importants distinguent le Cursus bilingue de la formation monolingue à l’enseignement primaire:

  • des modules d’accompagnement tout au long de la formation;
  • des stages professionnels dans trois contextes linguistiques (dans les écoles francophones, germanophones et bilingues);
  • des mémoires qui peuvent s’inscrire dans les deux institutions (codirection) et être rédigés en allemand, en français ou dans les deux langues.

Le Cursus bilingue / Bilingualer Studiengang n’est donc pas uniquement une formation qui développe les compétences langagières des étudiant·e·s. Il élargit l’accès aux références curriculaires (du Plan d’études romand et du Lehrplan 21) et pédagogiques. En outre, les participant·e·s vivent pleinement l’interculturalité en s’immergeant dans la langue et la culture partenaires. Cette formation crée un profil d’enseignant·e·s répondant aux exigences d’une école en constant changement.

Un portfolio au service du développement professionnel des étudiant·e·s

En formation primaire, le suivi de la pratique professionnelle intègre la constitution d’un portfolio de développement professionnel qui permet la construction des compétences par un discours réflexif de l’étudiant·e basé sur la mise en évidence de traces significatives issues de sa formation en alternance. Quelles que soient leurs formes (écrite, audio, photo, vidéo…), les traces permettent la recension d’«informations sur le développement professionnel des étudiant·e·s et l’acquisition de compétences professionnelles (réflexivité, autonomie, autorégulation, autoformation, etc.)» (Boéchat-Heer et Ronvaux, p. 8).

En outre, cette démarche et les traces sélectionnées donnent accès au soi professionnel en construction. Comme le souligne Vanhulle (2005, citée par Poncelet et al.), le portfolio de développement professionnel devient ainsi un outil à partir duquel l’étudiant·e est amené·e à entamer un dialogue avec soi-même (auto-évaluation), avec ses pairs (co-évaluation) et avec l’équipe de formation (co-évaluation et évaluation formative).

Formation secondaire

Est-il nécessaire de rappeler que l’année académique 2020-2021 a été marquée de façon significative par le COVID-19, et donc notamment par la mise en place urgente d’un enseignement de qualité à distance? Ce saut numérique contraint en un temps réduit a eu un impact pérenne sur une plus large hybridation de la formation: certains enseignements se donnent désormais partiellement à distance. Subie dans un premier temps, la numérisation est devenue choisie. Ainsi, même si 2021-2022 se caractérise par un retour progressif à la normale et des temps de formation plus incarnés, pour chacun·e, le rapport au travail et à la formation a évolué. Le risque semble être devenu une opportunité.

Face à l’incertitude: adaptabilité et sagacité!

C’est ce qui ressort fortement de cette période. Étudiant·e·s ainsi que formatrices et formateurs ont dû faire preuve de ces qualités pour traverser la crise sanitaire.

L’engagement exemplaire du corps enseignant a permis de garantir la qualité des enseignements. En effet, malgré le contexte d’enseignement à distance, les étudiant·e·s en fin de formation déclarent majoritairement avoir le sentiment de posséder les compétences requises pour gérer une première classe, selon les résultats de l’enquête de fin d’études.

Chamboulée à la HEP, leur formation l’a été aussi lors du stage de pratique professionnelle qui s’est déroulé, dans un premier temps, exclusivement à distance, modifiant les contours de la collaboration entre formatrices ou formateurs en établissement (FEE) et étudiant·e·s. Après un retour progressif sur le lieu de stage mais pas dans l’institut de formation, les visites des formatrices et formateurs HEP (FHEP) n’ont pu avoir lieu. L’auto-évaluation de la pratique professionnelle par les étudiant·e·s a de ce fait pris sa place dans le paysage de l’évaluation. Une pratique à introduire durablement?

Une offre de formation en évolution

Pour répondre de manière toujours plus optimale aux besoins des établissements scolaires et aux évolutions sociétales, l’offre de formation s’est enrichie de deux nouvelles didactiques, à savoir l’Éducation numérique (EDN) et la sociologie, incluse quant à elle dans les didactiques romandes. Par ailleurs, l’hybridation d’une partie de la formation n’est désormais plus une contrainte pour les FHEP mais une composante choisie, dès lors qu’une plus-value pédagogique lui est reconnue. Enfin, cette période aura aussi été l’occasion pour le comité de programme de mener une enquête sur les usages du numérique. Elle doit servir d’état des lieux pour un chantier plus conséquent sur le renforcement de ces usages en formation.

Un nouveau temps de rencontre annuel: le SemAFor

Afin de renforcer toujours plus les liens entre la HEP et «le terrain», l’après-midi de prérentrée des étudiant·e·s et le traditionnel séminaire des FEE ont fusionné. Le séminaire des FEE est mort, vive le SEMinaire des Actrices et acteurs de la FORmation (SemAFor)!

Cet événement fort de la rentrée a pour objectif de permettre désormais au corps estudiantin qui entre en formation de rencontrer sa ou son FEE ainsi que ses FHEP, avant même le début des stages et des cours.

Formation en pédagogie spécialisée

Concevoir une formation en pédagogie spécialisée qui poursuit l’ambition de former des enseignant·e·s capables d’œuvrer comme des personnes-ressources à l’école, c’est s’engager pour une école à visée inclusive, accessible à tous les élèves. Au service de cet objectif, la filière de formation en pédagogie spécialisée (FPS) ambitionne de former des professionnel·le·s à même de manifester un intérêt pour les questions de l’inclusion scolaire aussi bien dans leurs pratiques, leurs comportements que dans leurs postures enseignantes.

Renforcer le partenariat dans l’espace BEJUNE

Face à l’hétérogénéité des publics scolaires, la gestion de la diversité́ est l’un des terrains d’enjeux importants pour l’école. Dans l’espace BEJUNE, les préoccupations découlant de l’Accord intercantonal dans le domaine de la pédagogie spécialisée conduisent les directions d’école à repenser l’organisation scolaire dans son ensemble. C’est pourquoi, la filière a initié et perpétué une collaboration avec les trois responsables cantonaux de l’enseignement spécialisé et concrétisé cet élan par la création d’un Groupe en Pédagogie Spécialisée. Les rencontres régulières ont permis d’asseoir une proximité avec le terrain et d’engager de véritables échanges constructifs.

Afin de mieux cerner ensemble les opportunités, les limites et les défis liés à la gestion de la diversité́, la FPS a organisé un 2e colloque des directions d’école mercredi 8 juin 2022 sur le site de Bienne de la HEP-BEJUNE.

Valoriser les travaux de mémoire

À l’aune de ce rapprochement avec le terrain, la FPS a également mené une transformation importante pour les futurs enseignant·e·s en pédagogie spécialisée en leur permettant de présenter leurs travaux de Master en 180 secondes et de les diffuser sur la chaîne YouTube de la HEP-BEJUNE sous l’intitulé «MMM180». Cet évènement se positionne comme un pont entre le grand public, les écoles, les étudiant·e·s et la recherche scientifique.

Articuler terrain, théorie et recherche

Le dispositif de formation proposé sur trois années amène à concevoir l’enseignement comme une activité professionnelle de haut niveau, fortement articulée et intégrée aux pratiques professionnelles qui la nourrissent et l’enrichissent constamment grâce à l’apport de chercheur·e·s et de praticien·ne·s expérimentés. Aussi, les résultats issus des enquêtes 2020-2022 évaluant le dispositif de formation relèvent un taux de satisfaction globale des étudiant·e·s de 92%. Les résultats mettent en exergue l’excellente articulation avec le terrain, la qualité des intervenant·e·s et le cadre structurant offrant aux étudiant·e·s de mener une démarche réflexive sur leur activité professionnelle.

Formation continue et postgrade

La filière de formation continue et postgrade (FCP) a pour mission de proposer aux enseignant·e·s de l’espace BEJUNE des formations leur permettant de prendre en main de nouveaux moyens d’enseignement, de se perfectionner dans un domaine d’enseignement en particulier, d’entreprendre une spécialisation (formation postgrade) ou de se faire accompagner dans le domaine pédagogique quand le besoin s’en fait sentir. Toutes ces formations – de courte ou de plus longue durée – témoignent d’une volonté de la FCP de développer la formation tout au long de la carrière en tenant compte des besoins des enseignant·e·s du terrain.

Nouveaux moyens d’enseignement romands:
formations obligatoires

De 2020 à 2022, tous les enseignant·e·s de l’espace BEJUNE ont été formés à l’approche actionnelle en allemand. La formation aux nouveaux moyens d’enseignement (MER) des mathématiques s’est poursuivie avec l’initiation des enseignantes et des enseignants des degrés 1 à 6. La période 2020-2022 a également permis la préparation de la formation aux nouveaux moyens d’enseignement du français. Une cinquantaine d’enseignantes et d’enseignants ont été initiés pour débuter dès le printemps 2023 la formation de l’ensemble des enseignant·e·s du terrain.

Éducation numérique

La période 2020-2022 se caractérise par le développement de l’offre de formation en éducation numérique avec des formations obligatoires de sensibilisation au numérique prévues pour tous les enseignant·e·s de la scolarité obligatoire, de nouveaux cours facultatifs et la mise sur pied de formations certifiantes.

L’objectif des formations obligatoires est l’intégration du numérique dans les disciplines selon le Plan d’études romand (PER EdNum). Celles-ci ont débuté en janvier 2022. Au terme de l’année académique 2021-2022, 24 personnes ont par ailleurs terminé un CAS d’animatrice ou d’animateur MITIC. En novembre 2022, le CAS de coordinateur ou coordinatrice numérique en établissement a débuté avec 17 participant·e·s.